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24 Feb
24Feb

- Genèse 22,1–2.9–18 

- Psaume : Psaume 116,10.15–19 

- Deuxième Lecture : Romains 8,31–34 

- Évangile : Marc 9,2–10 

Comme au premier jour de carême où le prophète Joël nous a invités à un revirement (Joël 2,12), le deuxième dimanche de carême, par la transfiguration de Jésus, vient nous motiver à rester persévérants à l’espérance vers laquelle nous sommes tendus. L’histoire de notre vie se construit généralement par de oui et de non, des avancées et des arrêts, des certitudes et des hésitations. Que de fois nous avons déjà tenu mordicus à une idée ou un projet et le temps vient par la suite le balayer ?  Sont-elles, Nos convictions, une forme de flottement ayant une apparence immuable ? Sont-ils, nos regards, des erreurs de vue et de perception incapables de saisir l’invariable ? Si ce n’est pas le cas, peut-on dire que la duperie provient du révélateur dans l’intention de confirmer la thèse suivante : vous avez des yeux et vous ne savez voir et vous avez des oreilles vous ne pouvez entendre ? C’est ici qu’intervient la nécessité d’une bonne communication. Car on ne peut mieux voir et entendre qu’avec son cœur. 

Chaque vie et chaque culture conserve en elle des éléments puisés ailleurs. Notre première lecture nous démontre qu’Abraham fut influencé par la culture cananéenne. Cette dernière exigeait que tout premier-né soit immolé. En demandant à Abraham de sacrifier son Fils Isaac, Dieu a catéchisé Abraham pour qu’il se révise. Dieu ne se plaît pas des sacrifices humains. Il a recommandé par la suite que les premiers-nés du bétail soient sacrifiés et ceux des humains soient rachetés comme signe de l’alliance après l’esclavagisme en Égypte (Ex 13,13-16). Isaac a été racheté par le sacrifice de l’agneau qui se trouvait juste à côté (Gn 22,13). Abraham avait un amour extrême pour Dieu. C’est cette force intérieure qui maintient un homme dans l’épreuve quand les promesses divines semblent céder à la décadence. Après cette épreuve qui a secoué tout son espoir, l’ancêtre de la foi est sorti agrandi en ayant dorénavant un regard purifié sur son fils Isaac comme Dieu le regarde. Car Dieu, à la place de ces bétails immolés pendant les siècles, a décidé d’envoyer son propre Fils (Jn 3,16).

Le Fils du Père nous est donné en sacrifice pour tout accomplir (Hb 9,15). Sa mission est de nous révéler le vrai visage du Père. C’est en ceci que consiste la vie éternelle (Jn 17,3). Saint Marc, dans son évangile, nous présente ce Christ transfiguré. Il amène sur la montagne les trois disciples Pierre, Jacques et Jean. Ils ont eu la grâce d’être témoins oculaires de certains événements contrairement au reste des disciples (Mc 5,37 ; 9,2 ; 13,3 et 14,33). Cette transfiguration invite les disciples à saisir au-delà du sensible l’amour inexpliqué du Père. Car beaucoup de disciples, qui avaient placé leur espoir en Jésus, voyaient leur démarche se diluaient dans le doute. Jésus venait d’annoncer précédemment sa mort. Pierre est blâmé à cause de sa conception du programme-vie de son Maître (Mc 2,27-38). 

Dieu a tracé un projet d’amour pour les hommes. Il en reste le Garant pour que ces derniers ne se perdent. La transfiguration est la preuve que Dieu veille sur son projet. C’est sa parole qui est toujours en œuvre. Les témoins de l’Ancien Testament (Moïse et Elie) y sont présents pour montrer aux témoins du Nouveau Testament (Pierre, Jacques et Jean), ceux que Paul appelle les piliers de l’Eglise (Gl 2,9), que le Verbe s’est fait chair. Mais les yeux humains des apôtres ne pouvaient aller au-delà du perceptible. Quand Dieu donne son Eucharistie, l’insensé y trouve le pain. C’est au Père d’intervenir encore, comme au jour du baptême (Mt 3,17), pour éclairer davantage l’obscurité de la connaissance de l’homme : « Celui-ci est mon Fils, le Bien-Aimé, écoutez-le ! » C’est l’écoute de Jésus qui fait de nous des disciples. Et une bonne écoute exige l’obéissance. Le Christ a obéi à son Père jusqu’à la mort sur la croix. C’est de cette croix que renait la Résurrection. 

Notre espérance est tendue vers la Résurrection promise par le Christ. C’est celle-ci qui redonne la force aux chrétiens quand tout semble s’écrouler. Car avoir Dieu de son côté est une puissance inébranlable. C’est pourquoi Saint Paul dans la deuxième lecture tient à nous rappeler la valeur de notre attachement au Christ. Car c’est Dieu le Père qui a livré son Fils pour que nous soyons justifiés et que la condamnation soit de l’ordre du passé. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? L’amour que Dieu a pour l’humanité ne peut être jugé par rapport aux situations du moment que traverse un homme. Il va au-delà de nos visions. Saint Paul pose des questions : qui nous enlèvera cet amour du Christ : une catastrophe, une épreuve, une persécution, la faim, le manque de tout, le danger, le glaive ? La réponse est livrée par l’apôtre lui-même : Mais au milieu de tout, nous restons les vainqueurs grâce à celui qui nous aime. 

Toute l’histoire du salut trouve son achèvement dans l’amour que le Père a pour l’humanité. A Abraham il donne l’agneau pour racheter Isaac. Pour le temps nouveau, le Christ est l’agneau pour le rachat éternel. Jean Baptiste nous le présente dignement : « Voici l’agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. » (Jn 1,29). S’attacher à cet agneau c’est transcender les réalités sombres que nous traversons. C’est de savoir aussi qu’être dans le Christ c’est vivre la transfiguration dans les situations du moment malgré leurs complexités. C’est la route qui nous mène vers la Pâques. 

Prions : Si nous nous suffisions à nous-mêmes tu ne pouvais pas livrer ton Fils unique pour nous. Que ton amour manifesté en nous par ton fils nous fasse transfigurer. Ainsi, à notre tour, saurions-nous, transfigurer ceux qui vivent dans les ténèbres de l’ignorance de tes paroles. Que des situations de peine et de détresse ne  nous effrayent en rien puisque ta puissance couvre ceux qui n’ont que toi comme recours. Par Jésus le Christ notre Sauveur, Amen

Abbé Jean-Marie KONDE


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