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La compassion du Christ à nos misères : l'aveugle Bartimée (30ème Dimanche du Temps Ordinaire B

Trentième Dimanche du Temps Ordinaire de l’Année B 

  • Première lecture : Jérémie 31,7-9
  • Psaumes 126,1-6
  • Deuxième lecture : Hébreux 5,1-6
  • Evangile : Marc 10,46-52

Aujourd'hui, grâce à nos vues, nous sommes à l'église sans être guidés. Cependant, nous avons été initiés une fois pour découvrir le chemin de Dieu. Grace à cette découverte, le baptême et les autres sacrements sont des grâces pour continuer à suivre le Christ qui est le grand prêtre du sanctuaire éternel. C’est lui qui nous prends dans ses bras avec compassion là où parfois nous nous montrons durs entre nous. C'est l'idée générale que je voudrais partager méditée partant des textes de ce 30ème dimanche du Temps ordinaire de l'année B. Demandons à Dieu de nous ouvrir continuellement les yeux comme Bartimée pour voir clair le chemin de l’émerveillement.

Le jeudi 24 octobre dernier, le Pape François a publié une lettre encyclique intitulée Direxit nos sur l'amour humain et divin du cœur de Jésus. Au paragraphe 34, le Pape dit ceci: « Selon l’Évangile, Jésus est venu chez les siens (cf. Jn 1, 11). Il ne nous traite pas comme des étrangers, par conséquent nous sommes les siens. Il nous considère comme un bien propre sur lequel il veille avec soin, avec affection. Il nous traite comme les siens. Cela ne signifie pas que nous serions ses esclaves, et lui-même le dit: «Je ne vous appelle plus serviteurs» (Jn 15, 15). Il nous propose l’appartenance réciproque des amis. Il est venu, Il a franchi toutes les distances, Il s’est fait proche de nous dans les choses les plus simples et les plus quotidiennes de l’existence ».

En méditant l'évangile, nous découvrons combien Jésus se laisse toucher par la souffrance de cet aveugle nommé Bartimée. Il était jusqu'alors un simple mendiant qui ne profitait peut-être pas des miettes qu'il recevait. Connaissant notre monde, les gens sont devenus très avides qu'ils ne doutent plus d'escroquer même le pauvre. Chacun se soucie de son intérêt sans réfléchir sur les conséquences de ses actes. Voilà pourquoi en apprenant le passage de Jésus, Bartimée épuise toute son énergie pour faire entendre sa désolation. Mais qui est disponible pour comprendre sa douleur ? C'est la réalité quotidienne de notre vie: les pays pauvres crient leurs souffrances sans que les pays prédateurs s'apitoient à leur sort; les travailleurs mal payés crient leur affliction sans que les employeurs recourent à la justice, les partisans de voix de sans voix dénoncent les violences malheureusement ils subissent le martyre; les nécessiteux mendient un peu d'attention pour soulager un peu de leur misère mais ils reçoivent injures et moqueries en retour. Devant toutes ces indifférentes et ces violences de notre monde moderne, le Christ est attentif et saisit notre voix inaudible au milieu des bruits de l’insensibilité.

Dans leur lettre pastorale du 20 juin 2024, les évêques de Centrafrique disait au quatrième paragraphe : La cécité de Bartimée qui le prive de lumière et son exclusion qui l’oblige à être assis et à mendierà la porte de la ville de Jéricho sont malheureusement encore aujourd’hui le lot de plusieurs personnes et couches sociales dans notre pays, dont la dignité est bafouée et fouléeau pied. C’est le cas par exemple des personnes vivant avec des handicaps, les sourds-muets, les minorités (les pygmées), les femmes et les enfants victimes de violences et d’abus, les veuves et orphelins dépossédés et maltraités, les personnes âgées abandonnées à elles-mêmes, les personnes accusées de sorcellerie victimes de la justice populaire, les personnes exploitées dans les chantiers miniers, en particulier les enfants, etc

Le Christ est de passage au quotidien au milieu de tous nos désordres et s’arrête régulièrement en disant : « Appelez-le. ». 

Mes sœurs et frères, nous avons la mission d'appeler pour le Christ tous nos sœurs et frères qui souffrent de tant de maux: les maux du péché et de calamités du monde. Sommes-nous du côté de ceux qui empêchent le Christ de soulager nos peines ou du côté de ceux qui évangélisent pour que l'univers entier reçoive le salut?

Ce dimanche est un moment de grâce pour nous. Quelles que soient notre situation actuelle, que nous soyons du côté des oppressé ou du côté des oppresseurs, versons-nous vers la tendresse de Jésus. Faisons-lui confiance. Je reviens vers l'encyclique du Pape François dans son 37ème paragraphe qui dit: Alors qu’il nous est difficile de faire confiance, du fait que nombre de mensonges, d’agressions et de déceptions nous ont blessés, Jésus nous murmure à l’oreille: «Aie confiance, mon enfant» (Mt 9, 2).

Cette parole a été transmise à Bartimée par ceux qui entouraient Jésus : «Confiance, lève-toi, il t’appelle ». C’est ainsi, comme le dit le message des évêques de Centrafrique au n°8 : « on devine sans peineque cette parole redonne force et courage à Bartimée. Elle résonne au plus profond de lui-même. Elle réveille la force intérieure insoupçonnée qui sommeillait en lui. Le mendiant de Jéricho, qui a retrouvé confiance en lui-même, peut alors jeter son manteau, sa seule richesse et sécurité existentielle le protégeant des intempéries, bondir et courir vers Jésus, lui qui offre une «guérison plus efficace et plus profonde que toute autre»

Nous avons découvert aujourd'hui l'amour et la tendresse de notre Seigneur. restons en contact avec lui sans arrêt. 

Avec l’aide de la Vierge Marie Notre Dame du Rosaire et de l’Immaculée Conception, accueillons avec foi l’aide salvifique que son Fils nous apporte.

Abbé Jean-Marie KONDE, Prêtre Fidei Donum à Bangui