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29 Mar
29Mar
  • Première Lecture : Isaïe 52,13-53,12 
  • Psaume : Psaume 31(30) 
  • Deuxième Lecture : Hébreux 4,14-16 ; 5,7-9 
  • Évangile : Jean 18,1-19,42

Il y a une réalité dans la vie quotidienne qui est toujours refusée par l’être humain. C’est la souffrance. Aimer la souffrance apparait comme une insulte à la vie. Dès le commencement, le jardin a été préparé pour l’homme comblé par un décor verdoyant sans la moindre idée de ce que valait le prix de ce décor. Adam, avant le péché, est le symbole de cet homme le plus comblé à qui on a fait goûter la résurrection sans connaître la mort.  Il ne pouvait résister aux propositions alléchantes du fruit passeur à la mort. Surpris de sa déchéance, le ‘’tiré de la terre’’ ne doit désormais vivre que dans l’attente du jour du relèvement de l’humanité que provoquera celui qui tombe du ciel pour mourir dans le sol afin d’apporter VIE.

Le quatrième chant du serviteur souffrant d’Isaïe éclaire sur la souffrance des innocents. Le petit peuple en exil en Babylone a connu l’opprobre. Il espérait revivre le beau moment dans sa terre sainte. Mais le poids de la corvée ne lui laissait aucune fenêtre de restauration. Ce petit peuple condamné et bafoué ne méritait pas cette humiliation. Mais Isaïe nous  révèle qu’il portait le péché de tout Israël (Isaïe 53,4). Ainsi pourrait-on comprendre que Dieu nous sauve par la souffrance des innocents. Le pain qui ne nous coûte pas grand prix est un labeur d’un inconnu qui n’a pas parfois dormi toute la nuit pour nous l’offrir. C’est la nuit de douleur à Gethsémani. Ce quatrième chant du serviteur souffrant est une description symbolique de Dieu qui n’apporte pas seulement le salut aux pauvres de Yahvé mais à toute l’humanité. C’est par le sacrifice voulu par le Serviteur innocent Homme-Dieu que le monde se réjouit du salut.

Dans la passion du Christ selon Saint jean, il y a une remarquable révélation sur la nature divine du Fils. Il a pourtant appris à obéir pour apporter le salut. Sa souffrance n’avait aucun sens pour ceux qui l’entouraient. C’est un simple condamné. Mais le Christ prend en main le destin de l’humanité en toute lucidité. A celui qui le trahit, il lui accorde la possibilité des choix ; à ceux qui l’arrêtent il octroie la délivrance des emprisonnements de leur idéologie ; à ceux qui le condamnent il alloue la possibilité de penser toujours à la fin d’un règne bien que lui-même est sans mandat ; à ceux qui pleurent sur son sort il présente l’attitude d’un homme debout et déterminé. Le récit de la passion est une rencontre du pouvoir spirituel avec le pouvoir temporaire. Il y a un fait observé, l’homme bafoué et condamné par les autorités de l’époque règne pour toujours en restaurant toute l’humanité. Et ceux qui se considéraient comme puissants se sont vus vider de leur honneur et pour disparaitre à tout jamais. Jésus a connu la souffrance. Homme défiguré, au visage méconnaissable, il porte sa croix jusqu’au lieu de son supplice. Cette croix non rabotée qui s’apaisante sur l’épaule du Créateur de tous les arbres. Tout est accompli sur la croix. Ce n’est pas la fin. C’est l’accomplissement.

Entre Dieu et les hommes, chez les juifs, il y avait toujours un canal. Il s’agit du grand prêtre. C’est des descendants d’Aaron. Le grand prêtre, pris parmi les hommes, est chargé de veiller que les châtiments dus aux péchés  n’atteignent pas le peuple. Ce grand prêtre pris parmi les hommes a des limites. Mais le Christ est le plus Grand Prêtre. Car il comprend nos faiblesses : lui-même a été éprouvé comme nous de toutes manières, mais il n’a pas péché (Hb 4,15). Les fidèles du Christ sont des hommes éprouvés, comme leur Maître, pour jouer le même rôle. Nous sommes associés au sacerdoce du Christ pour perpétuer le salut dans le monde. C’est une tâche difficile car le Maître s’est sacrifié avec des cris et des larmes (Hb 5,7). Malgré cela, c’est l’obéissance à son Père qui a tout réalisé.

Aujourd’hui plus que jamais nous devons avoir le courage de rester à coté du Christ souffrant. Nous avons tellement peur de la souffrance que nous sommes, si pas tentés, mais dans la fuite devant la souffrance. Nous aimons la Pâques et non ses précédents. L’on ne peut célébrer la Résurrection du Christ sans méditer sa passion et sa mort. C’est pourquoi nous avons parcouru tout le temps de carême jusqu’au chemin de la croix avec méditation sans égal de la passion. Tout cela assaisonné par les différents efforts de ce temps fort afin de décourager la volupté et les inclinations vers une vie vécue pour soi-même. Que le Christ innocent bafoué pour le péché de l’humanité soutienne ceux qui souffrent aujourd’hui pour le bien de tous.

Prions : Seigneur Jésus, tu as accepté des humiliations pour me garantir le salut. Tu sais combien j’ai peur de porter ta croix. Et pourtant je n’ai pas d’autre voie pour atteindre la perfection que celle-là. Aide-moi à m’engager pour la cause des autres. Que je porte courageusement ma croix malgré les moqueries de ceux qui ne te comprennent pas. Et quand je vénère la croix en ce jour, c’est la gloire de ta mort sur la croix que je célèbre. Sois glorifié mon Jésus pour les siècles des siècles Amen. 

Abbé Jean-Marie KONDE


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