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09 Mar
09Mar

Première Lecture : 2Chroniques 36,14–16.19–23 

Psaume : Psaume 137,1–6 

Deuxième Lecture : Éphésiens 2,4–10 

Évangile : Jean 3,14–21


Si de façon générique une œuvre est le résultat sensible d’une action ou d’une série d’actions  orientées vers une fin, on doit saisir, en art, cette œuvre comme résultat de la création esthétique d’un artiste. Le résultat est une conclusion de ce qui a été observé, analysé et reconstruit pour permettre à une avancée réfléchie et méditée vers la fin. Une œuvre est une conclusion qui ouvre à l’introduction. Conclusion parce que tout est adopté de la conception à l’apparition ; introduction parce que ce n’est pas la conclusion  qui est le but mais elle mène à ce pourquoi elle a été rendue œuvre. Donc la conclusion est via. Se maintenir sur ce qui n’est que passage engendre une crise qui brouille la relation entre Créateur et créature.

La conclusion des livres des Chroniques, ceux-ci reprennent quelques faits de l’histoire d’Israël déjà évoqués dans les livres de Samuel et des Rois, nous replonge au cœur de la compréhension vocationnelle de l’œuvre de Dieu. Nous sommes à l’époque où Israël n’était qu’une des provinces de l’empire Persan tout en gardant son autonomie. Ainsi voudrait-il, le peuple d’Israël, se concentrer à ce qui préservait son identité (le temple et la Loi de Moïse) en attendant l’arrivée du Messie. C’est l’amour pour son œuvre que Dieu n’a cessé d’intervenir dans l’histoire de l’humanité. Le devoir de cette dernière est de rester fidèle aux prescriptions divines. Comme de toute génération, les chefs, les prêtres et le peuple ne se sont montrés qu’infidèles. Le non respect de la loi conduit toujours au désastre. Dieu respecte notre liberté de le servir ou non. Cependant il s’arrange toujours à nous apporter la lumière dans l’obscurité de nos imaginations et de nos ambitions.

L’œuvre de Dieu est achevée pour prendre la route du salut. Le Messie attendu s’est incarné pour manifester, comme jamais vécu, le plan merveilleux du salut. La troisième intervention de Nicodème « Comment cela est-il possible ? » (Jn 3,9), a amené Jésus à nous livrer le grand secret : comme Dieu a aimé le monde ! Il a donné le Fils unique pour que celui qui croit en lui ait la vie éternelle et n’aille pas à sa perte (Jn 3,16). C’est ce Fils qui a vécu aux sphères célestes. Il peut nous parler de ces choses d’en Haut. Il est venu dans le monde pour nous apporter le Royaume de son Père qu’il entend instaurer. C’est pourquoi il nous parle aussi des choses de la terre. L’image du serpent d’airain dans le désert (Nb 21), évoquant son crucifiement, amoindrissait la confiance en Messie. Les juifs ne pouvaient se représentaient un Messie souffrant. Cette conception est toujours d’actualité. Les chrétiens veulent célébrer la Pâques sans passer par la passion. L’évangile d’aujourd’hui nous renvoie à notre propre responsabilité quant à l’appel du Christ. Jésus n’est pas venu condamner l’œuvre de la création mais il veut l’ouvrir à sa véritable vocation : vivre dans sa lumière pour ne faire que le bien. C’est la route du non-jugement. 

La victoire est la motivation de tout chrétien traversant les aléas de cette vie passagère. Saint Paul découvre une miséricorde insondable dans le plan de Dieu. Nous qui étions morts et nous sommes sauvés par le Christ. Etant donné que le Christ nous révèle que ‘’pour celui qui croit en lui, il n’y a pas de jugement (Jn 3,18)’’, nous comprenons que la conversion est une résurrection qui nous soutire de l’emprise de la mort pour vivre dans l’éternité. Le salut de Dieu dépasse le temps. Car Saint Paul nous contemple déjà siéger, dans le Christ Jésus et avec lui, dans le monde d’en-haut (Ep 2,6). Il n’y a rien de méritant dans ce récit. L’accomplissement parfait de ce plan est l’amour de Dieu. Le verset 10 de notre deuxième lecture étale la tendresse inestimable de ce Dieu : Nous sommes une œuvre de Dieu, nous avons été créés dans le Christ Jésus en vue de toutes les belles choses que Dieu a préparées d’avance pour que nous les réalisions.

L’œuvre de la création par Dieu est le projet qui se réalise dans l’histoire. Celle-ci remplie de toute sorte de péripéties n’a pas manqué au rendez-vous des occasions du salut. Ce n’est pas par le vouloir humain que l’œuvre atteint le salut. Mais le Créateur, se souciant de ses créatures, ne cesse d’illuminer l’obscurité du cœur des hommes. Car Dieu, pour son œuvre, a voulu le salut avant de la créer. A l’homme est demandé un seul sacrifice, qui est un effort d’amour, c’est de rester fidèle à la loi. La loi n’est pas un vouloir d’un individu. Elle garantit l’équilibre dans les relations, elle évite des collisions et elle procure la paix intérieure. De la même manière qu’on se brouille dans ce monde quand les lois ne sont pas respectées par la politique ou la société, c’est de la même façon que nous nous éloignons de Dieu quand nous n’honorons pas ses préceptes. C’est déjà le quatrième dimanche. Suis-je encore fidèle à la marche vers la Pâques ?

Prions : Dieu notre Père, ton amour pour nous n’a pas d’égal. Tu ne nous traites pas selon nos fautes. Tu ne nous juges pas en commençant par nous condamner. Mais tu accordes à chaque être la possibilité de revenir vers toi. Aide-nous à améliorer chaque jour nos idées sur toi, sur les autres et sur le monde. Que nous vivions dans ce monde en sachant que nous marchons vers le salut. Que tout ce qui diminue notre dignité n’ait aucune emprise sur nous. Soutiens notre marche, dans ce carême, jusqu’à célébrer la Pâques sans regret et ni effroi. Par Jésus le Christ notre Seigneur, Amen. 

Abbé Jean-Marie KONDE

TMNews@070324

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