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L’histoire de Saint Paul Miki et de ses 25 compagnons martyrs est l’un des épisodes les plus marquants du christianisme au Japon. Leur exécution, le 5 février 1597, symbolise la brutalité des persécutions contre les chrétiens dans ce pays à la fin du XVIe siècle. Voici leur récit détaillé.
La montée du christianisme au Japon et les tensions politiques
Le christianisme a été introduit au Japon en 1549 par Saint François Xavier, un missionnaire jésuite. Rapidement, la nouvelle religion se répand, notamment dans la région de Nagasaki, où de nombreux Japonais, y compris des samouraïs et des seigneurs féodaux (daimyos), se convertissent. Cependant, à la fin du XVIe siècle, les autorités japonaises commencent à voir le christianisme comme une menace. Le régent Toyotomi Hideyoshi, soucieux de centraliser le pouvoir et inquiet de l’influence européenne, ordonne une répression sévère contre les chrétiens en 1587. Au début, cette répression est limitée, mais elle s'intensifie avec le temps, notamment en raison des tensions entre missionnaires espagnols et portugais, ainsi que des soupçons de collusion avec des puissances étrangères.En 1596, un incident précipite la persécution : un navire espagnol, le San Felipe, s’échoue sur la côte japonaise. Lorsque les autorités japonaises confisquent sa cargaison, le capitaine espagnol aurait déclaré que les missionnaires étaient un outil de colonisation européenne. Hideyoshi, furieux, ordonne l’arrestation et l’exécution de plusieurs chrétiens pour donner un avertissement. Les arrestations ont lieu en décembre 1596 à Kyoto et Osaka. Parmi les condamnés, il y a six missionnaires franciscains, trois jésuites, et dix-sept chrétiens japonais, dont plusieurs catéchistes et des enfants.
Les principaux martyrs
1. Paul Miki (vers 1564-1597) : Jésuite japonais, brillant prédicateur et théologien, connu pour son éloquence et son engagement à évangéliser son pays. 2. Jean de Goto (1578-1597) : Jeune novice jésuite japonais. 3. Jacques Kisai (vers 1533-1597) : Catéchiste japonais et frère jésuite. 4. Pedro Bautista (1542-1597) : Missionnaire franciscain espagnol, supérieur des Franciscains au Japon. 5. Martin de la Ascensión (vers 1566-1597) : Missionnaire franciscain espagnol. 6. Philippe de Jésus (1562-1597) : Franciscain mexicain, premier martyr du Mexique. 7. Francisco Blanco et Gonzalo García : Franciscains espagnol et indien respectivement. 8. Thomas Kozaki et Léon Karasumaru : Jeunes catéchistes japonais. 9. Louis Ibaraki (12 ans) : L’un des plus jeunes martyrs, exécuté avec une grande ferveur. 10. Antonio Deynan (13 ans) : Jeune chrétien japonais.
Après leur arrestation, les prisonniers sont humiliés publiquement : on leur coupe une oreille pour les identifier comme condamnés et on les exhibe dans les rues de Kyoto, Osaka et Sakai, avant de les envoyer à Nagasaki pour leur exécution. Les condamnés sont contraints de marcher plus de 800 km en plein hiver, enchaînés et sous la surveillance des soldats. Pendant cette longue marche, malgré la souffrance et l’épuisement, ils continuent de prier, de chanter des cantiques et de témoigner de leur foi. Quand ils arrivent à Nagasaki, un fait marquant se produit : la population chrétienne locale vient en foule les saluer et leur apporter du soutien, au point que les autorités doivent accélérer leur exécution pour éviter un soulèvement.
Le martyre
crucifixion sur la colline de Nishizaka (Nagasaki, 5 février 1597) Le 5 février 1597, les 26 martyrs sont conduits à la colline de Nishizaka, où 26 croix les attendent déjà plantées dans le sol. Chaque condamné est attaché à sa croix avec des cordes et des cercles de fer. Avant l’exécution, Paul Miki, du haut de sa croix, prononce un dernier sermon puissant : « Je suis Japonais et j’appartiens à la Compagnie de Jésus. Je ne suis pas venu au Japon pour trahir mon pays, mais pour proclamer l’Évangile. Je vous assure qu’il n’y a pas d’autre chemin vers le salut que celui que suivent les chrétiens. » Après cela, les bourreaux exécutent les martyrs en les transperçant avec des lances. Le dernier mot des martyrs est une prière pour le Japon et leurs persécuteurs
Après la mort
impact et canonisation Malgré leur mort, le christianisme continue de croître clandestinement au Japon. Les chrétiens japonais, appelés "Kakure Kirishitan" (chrétiens cachés), poursuivent leur foi en secret pendant plus de 250 ans, jusqu’à la réouverture du Japon au XIXe siècle. Les 26 martyrs de Nagasaki sont béatifiés en 1627 par le pape Urbain VIII et canonisés le 8 juin 1862 par le pape Pie IX. Leur fête liturgique est célébrée chaque année le 6 février. Aujourd’hui, la colline de Nishizaka est un lieu de pèlerinage, où se trouve un sanctuaire dédié aux martyrs. Leur témoignage reste une source d’inspiration pour les chrétiens du monde entier. L’histoire de Saint Paul Miki et ses compagnons martyrs est celle d’une foi inébranlable face à la persécution. Leur sacrifice a marqué profondément l’histoire du christianisme au Japon et leur mémoire perdure comme un symbole de courage et de fidélité à l’Évangile.
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