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16 Mar
16Mar

- Première Lecture : Jérémie 3,31–34 

- Deuxième Lecture : Hébreux 5,7–9 

- Évangile : Jean 12,20–33   


MEDITATION

L’infinitude de Dieu qui se révèle à l’homme faisant l’expérience de la finitude provoque parfois une interprétation erronée de la part de ce dernier. Car Dieu vivant dans la perfection ne peut être compris quand on veut saisir sa parole dans les faits revêtant les imperfections. Ce qui est né de chair est chair. Mais ce qui est né de l’Esprit est Esprit (Jn 3,6). C’est la source de toutes les infidélités de l’homme quand il croit s’accomplir. Même notre engagement pour Dieu peut être une forme d’infidélité quand nous cherchons à nous complaire de la loi de Dieu trouvant en elle la justification de nos désirs de jouissance. Et pourtant Dieu est fidèle et ne change pas.

Jérémie, prophète d’une foi inébranlable à Dieu et d’un message d’interpellation contre le péché du peuple, nous rapporte une de ses prophéties la plus pathétique : Dieu qui conclut une alliance nouvelle avec son peuple. Et cette nouvelle alliance n’est pas comme celle du Sinaï, confirme Dieu. L’alliance du Sinaï n’a pas connu l’échec. C’est l’homme plutôt qui n’a pas été capable d’honorer sa parole d’engagement. Par son amour et dans sa pédagogie inestimable, Dieu inscrit cette fois-ci la loi dans le cœur de chacun. Pour que, désormais, le peuple de Dieu ne soit plus à situer dans une superficie donnée mais dans la profession de foi  des croyants dispersés dans l’univers. N’est-ce pas le sens même de catholique ? Désormais, c’est par le baptême que nous devenons citoyens de la nouvelle patrie. Celle que Jésus est venu instaurer.

Jésus est le Fils unique du Père. Étant que tel, c’est Lui la Loi nouvelle, l’alliance nouvelle,  pas comme celle du Sinaï. Celle-ci s’inscrit dans nos cœurs. Il obéit à son Père sans peur ni regret. Comme bientôt, il dira, à Gethsémani : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » (Mt 26,42), il s’adresse déjà aujourd’hui à son Père : Père, épargne-moi cette épreuve ! Mais je suis venu précisément pour connaître cette heure (Jn 12, 27). 

C'est le Verbe qui s’est fait chair et il a habité parmi nous (1,14). Il est enfoui dans l’humanité comme un grain de blé ensemencé dans la terre. Il produit plusieurs grains. Ceux-ci récoltés par milliers et moulus ensemble donnent le pain à l’homme. C’est le pain de vie reçu au creux de pauvres mains humaines. Car ces pauvres de cœur ont compris le secret de l’alliance par la voix du Père qui descend du ciel et qui nous certifie qu’il a déjà glorifié son nom par son Fils unique et qu’il le glorifiera encore (Jn 12,28). Cette intervention du Père qui, à l’époque du Sinaï pendant l’annonce du décalogue avait terrifié les juifs (Dt 20,18-21), a mis les auditeurs de Jésus dans un état confus. Le Père intervient pour la troisième fois après le baptême de son Fils unique bien-aimé (Mt 3,17) et la transfiguration (Mc 9,7) enfin de rendre témoignage au Fils qu’il nous a envoyé.  Jésus est cette Alliance scellée sur la croix. Il est élevé pour nous attirer tous à lui.

L’auteur sacré de l’épitre aux hébreux nous amène à une dimension plus intime de notre amour à l’égard de celui qui ne s’est jamais dérobé de la volonté du Père :  Tout Fils qu’il était, il a appris à obéir dans la souffrance. N’est-ce pas là la voie de perfection ? La perfection à laquelle le Christ nous amène nous oblige à surmonter toutes nos souffrances et tous nos sacrifices, après les avoir bien vécus sans trahir la foi, pour ne partager que la vie de Dieu. C’est le sens du sacerdoce du Christ.

Notre Alliance avec Dieu est une grâce divine pour le peuple qui participe à la vie du Christ. Le peuple chrétien reçoit la mission, après s’être transformé par l’appel divin, de transmettre aux autres la vie divine. Nous sommes les grains de blé qui meurent au milieu du monde en péril pour rapporter plusieurs fruits en faveur de notre Dieu. Le carême nous fait vivre ce beau moment d’intimité avec le Christ souffrant pour l’humanité. Scellée une fois sur la croix au calvaire, l’alliance nouvelle nous procure deux charges : glorifier le nom du Père en se mettant à son écoute permanente et travailler pour attirer plus d’hommes au Royaume du Père.

Prions : Dieu Père, glorifie sans cesse ton nom en ton Fils dans notre vie. Car il est le Seul Sauveur qui nous ouvre aux réalités du Ciel vers lequel nous aspirons. Le temps pour d’y parvenir, éloigne de nous  toute sorte de perversités du monde présent. Que ta volonté prime sur nos désirs insensés. Que nos attitudes religieuses ne soient pas motivées par des intérêts personnels. Merci pour ce temps de carême qui nous plonge au fond de ta miséricorde et de notre pénitence. Par Jésus le Christ notre Sauveur, Amen.

Abbé Jean-Marie KONDE

TMNews@110324

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