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Dimanche 08 décembre 2024
Première lecture: Baruch 5,1-9
Psaume 125(126)
Deuxième lecture: Philippiens 1,4-6.8-11
Evangile: Luc 3,1-6
Homélie
Nous allumons la deuxième bougie de l’Avent car nous restons vigilants dans la lumière. Malgré le refus de Dieu observé dans la vie de tous les jours de la part des humains, Dieu ne se dédouane pas de ses promesses. Le Temps de l’Avent nous invite en ce jour d’aplanir le chemin pour le Sauveur qui vient. Sollicitons sa grâce au cours de cette célébration.
Mes sœurs,
Mes frères,
A chaque période de l’histoire, Dieu place des veilleurs pour assurer la permanence de ses promesses. Si nous le rejetons, nous nous détruisons ; quand nous nous détruisons, il nous restaure si nous revenons vers lui ; alors qu’il nous accueille, nous recevons la mission d’annoncer son salut à tous. C’est les trois points que je vous partage dans cette méditation.
Les conséquences d'une humanité qui se construit sans Dieu
L’évangile de ce deuxième dimanche nous situe clairement au cœur des événements et des situations politico-religieuses du message de Jean-Baptiste. Celui-ci annonce la venue du Fils de Dieu au moment où politiquement les juifs étaient sous l’autorité des romains. Il est à savoir que le peuple judéen avait un traité d’alliance avec Rome depuis l’insurrection de Judas Macchabée vers 162 av. J.C. Ces rapprochements évoluaient progressivement en défaveur des juifs jusqu’à la destruction de Jérusalem en l’an 70 de notre ère. Ce message de Jean est à situer en l’an 27 durant lequel les juifs n’avaient plus d’autonomie face aux Romains. Les noms cités dans l’évangile clarifient la chronologie de ces années avec des empereurs romains, des autorités palestiniennes, princes et prêtres. Politiquement et religieusement la situation était très préoccupante. Les conflits et les haines incessants entre Juifs, Samaritains et Romains cherchant chacun son intérêt avec des idées très humaines les pousseront à la destruction mutuelle. C’est une réalité actuelle de nos cités quand nous pensons les relever avec de fausses alliances qui préparent les désordres de demain.
Seul Dieu peut réparer les déchirures de nos violences
C’est dans ces désordres créés de partout que le dernier des prophètes a annoncé son message d’espérance. Depuis le prophète Malachie qui a dénoncé les négligences du culte au Temple, la légèreté des prêtres,… l’année 450 av.J.C. a ouvert une porte à la sécheresse de la prophétie, il eut une longue période sans prophète jusqu’à l’arrivée de Jean-Baptiste. C’est ici que la prophétie d’Amos se réalisa (Am 8,11 : Voici venir des jours, Oracle du Seigneur, où j’enverrai la famine sur la terre ; ce ne sera pas une faim de pain, ni une soif d’eau mais la faim et la soif d’entendre les paroles du Seigneur). Cette période appelée intertestamentaire a engendré plusieurs groupes religieux interprétant les écritures et la venue du messie différemment. Dans la dispersion et l’exil de nos incompréhensions, le texte de Baruch, secrétaire de Jérémie (Jr 36), vient nous livrer une parole rassurante. Des nouveaux noms sont donnés au peuple : « Paix-de-la-Justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».C’est le seul amour du Père qui répare toutes les cassures afin que notre prière soit joyeuse (Phil 1,3-4).
Mission spéciale des disciples dans l'Attente
Ce deuxième dimanche de l’Avent ouvre une grande mission aux disciples du Christ qui continuent à vivre dans un monde déchiré. Malgré les efforts fournis pour évangéliser le monde, des surprises désagréables ne cessent de perturber la mission de l’Eglise. Comme à l’époque de Jean-Baptiste, la politique et la religion se mêlent tellement que même l’évangile devient instrument pour soutenir des idéologies païennes ; des groupes et classes sociaux se multiplient vite avec des projets qui ne font qu’exclure les autres ; le goût de la domination de chacun donne place à des violences parfois irréparables ; la vie de facilité sans sacrifice a engendré les détournements, la corruption et l’initiation au fétichisme. C’est dans ces confusions que la voix de Jean-Baptiste doit crier dans la bouche des disciples : faisons l’effort de justice, redressons les torts commis, partageons dans la pauvreté, vivons dans l’amour véritable en évitant de nous haïr. C’est de cette manière que nous pouvons rendre droit les sentiers et combler tout ravin, baisser toute montagne et toute colline pour que tout être vivant voit le salut de Dieu qui approche.
Tenons ferme dans la foi attendant le retour de notre Sauveur.
Abbé Jean-Marie KONDE, prêtre Fidei donum à Bangui
TMNews@071224