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Petite histoire
Du nom de Maria Anna Donati, Bienheureuse Célestine de la Mère de Dieu, Fondatrice de la congrégation de Saint Joseph de Calasanz (+ 1925), est née à Marradi, près de Florence, le 26 octobre 1848. Elle a mené sa vie dans la simplicité et l’humilité totale en se conscrant à Dieu pour servir les plus pauvres. Grâce au soutien spirtuel de l’archevêque de Sienne Piariste Célestin Ziani, elle fonda en 1889 la congrégation des Filles pauvres de Saint Joseph de Calasanz (Calasantiennes) avec le but d'aider les enfants et les jeunes en difficulté. Après sa mort à Florence le 18 mars 1925, la congrégation s’est implantée de façon irréversible au Brésil, à San Salvador Bahia, en Roumanie, au Nicaragua. C’est 83 ans après sa mort qu’elle fut béatifiée le 30 mars 2008 en la cathédrale de Florence par le Cardinal José Saraiva Martins. Son témoignage est exemple pour l'Église de nos jours.
HOMÉLIE DU CARDINAL JOSÉ SARAIVA MARTINS, C.M.F., À LA MESSE DE BÉATIFICATION DE CÉLESTINE DE LA MÈRE DE DIEU à la Cathédrale de Florence, Italie Dimanche 30 mars 2008 Chers frères et sœurs, 1. La foi n’est jamais un don reçu une fois pour toutes. Il faut le mettre en pratique tous les jours. Nous sommes appelés à dire à nouveau « oui » au Seigneur ressuscité et à le suivre, à être des témoins crédibles de sa résurrection dans le monde. Ce n’est pas toujours facile à croire, car la vie nous lance tellement de défis, tellement d’épreuves et de difficultés, qui semblent parfois insurmontables. Parfois, il nous arrive ce qui est arrivé aux Apôtres lorsqu’ils ont vu le Christ ressuscité : nous craignons que Jésus soit un « fantôme », qu’il ne soit pas vivant et présent. Nous avons fait l’expérience à plusieurs reprises de la fatigue de croire, de faire confiance au Ressuscité avec la conviction que lui seul est véritablement l’espérance du monde. Les deux épisodes évangéliques qui viennent d’être proclamés tournent autour d’un seul thème : la foi en Jésus ressuscité. Ils sont l’écho fidèle de ce qui est arrivé aux Apôtres après la mort de Jésus. L’apparition de Jésus aux disciples est d’une importance décisive pour la foi en la Résurrection, pour la vie et l’avenir de la communauté. En effet, comme nous le savons bien, la communauté chrétienne est construite autour de Jésus, vivant et présent, crucifié et ressuscité. 2. Thomas, qui n'était pas présent lors de la première apparition de Jésus, ne croit pas au témoignage des autres Apôtres, qui prétendent l'avoir vu ressuscité. Lui aussi l’avait vu, une fois pour toutes, mais sur la croix. Sa certitude est la certitude cruelle de la croix, et il la manifeste aussi brutalement : en la voyant, en la touchant, en mettant le doigt dessus. La foi ne se fonde pas sur la vue et le toucher, mais sur la parole des témoins. En réalité, il n’est pas facile de croire que Jésus, dont l’aventure semble se terminer si tragiquement, est « le Vivant », qui est là à nouveau, simplement dans la chair. Tomás veut vivre une expérience personnelle directe. C'est pourquoi l'apôtre est sympathique et proche de l'homme moderne, de l'homme de l'ère technologique et informatique, de l'homme d'aujourd'hui, qui ne croit qu'en ce qu'il peut vérifier. Thomas, le douteur, le pragmatique, ressemble beaucoup à l'homme contemporain, qui déclare qu'il ne sera pas facile de le faire renoncer et croire. Jésus, huit jours plus tard, apparaît pour la seconde fois en présence de Thomas et veut satisfaire à cette demande, mais ne loue pas son incrédulité ; Au contraire, il dit : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » Croire, c’est faire confiance au Christ, au témoignage des Apôtres ; et Jésus promet la béatitude, c'est-à-dire le bonheur, à ceux qui croient sans avoir vu. Cela ne signifie pas que le croyant n'a pas d'épreuves, comme nous le rappelle saint Pierre dans la deuxième lecture : « Il vous faut maintenant passer par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable éprouvé par le feu, devienne un motif de louange, de gloire et d'honneur » (1 P 1, 6-7). 3. Les Actes des Apôtres, dans la première lecture qui vient d'être proclamée, nous enseignent comment notre foi doit se manifester et se nourrir : « Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42). Ce qui est dit de la première communauté de Jérusalem s'applique substantiellement à l'Église de chaque siècle : la joie, l'amour fraternel et la concorde sont le fruit de Pâques, parce que le Ressuscité donne aux croyants son Esprit, qui les rend « un » avec lui et entre eux. En ce temps de Pâques, où la liturgie de la Parole de Dieu nous invite à centrer notre attention sur l’Église comme communauté de croyants née de la Pâque du Christ, nous devons rendre notre vie personnelle et celle de nos communautés – famille, paroisse, diocèse, congrégation – encore plus missionnaires. Pour mieux atteindre cet objectif, l'Église, dans sa sollicitude pastorale, nous offre également l'aide d'événements comme celui d'aujourd'hui : la béatification solennelle d'une sœur qui, par son exemple et son intercession, peut nous inspirer à avancer davantage sur ce chemin d'engagement dans la vie chrétienne. En effet, dans l’Église, l’histoire du Seigneur ressuscité n’est pas racontée comme une belle fable, mais comme une histoire qui a continué à se développer à travers ses témoins, qui, avec la force de l’Esprit, ont su proclamer l’amour du Christ parmi leurs frères. 4. Aujourd’hui, dans sa splendeur pascale, le splendide témoignage de la nouvelle bienheureuse Célestine Donati nous est révélé à tous. La sainteté est une beauté qui reflète et diffuse la splendeur de Pâques, une beauté dont Florence s'enrichit encore, même si elle est déjà notablement présente dans sa communauté ecclésiale, car, comme le disait La Pira, elle est « une ville théologique, une ville d'une beauté parfaite, perle du monde » (cf. La preghiera, forza motrice della storia, Città Nuova, p. 519). Et toi, Église de Florence, belle grâce à tes saints, tu l'es encore plus aujourd'hui grâce à la sainteté de la bienheureuse Célestine Donati. Nous devons apprendre à admirer les chefs-d’œuvre de la grâce, comme nous le faisons pour les autres chefs-d’œuvre que possède Florence, sans égal au monde. Maria Anna Donati, comme on l'appelait à ce siècle-là, sous la sage conduite du Père piariste Celestino Dini, futur archevêque de Sienne, qu'elle rencontra dans l'église Saint-Jean-Baptiste, mûrit sa vocation, en connaissant toujours plus profondément la spiritualité calasanctienne. Elle se consacra entièrement au Seigneur, se consacrant au service des filles les plus pauvres et les plus nécessiteuses, et à cette fin, fonda la nouvelle congrégation de religieuses connue aujourd'hui sous le nom de Calasanctiennes. Il savait unir la contemplation et l'action : il vivait avec une profonde intensité sa dévotion à Jésus crucifié et était un ardent apôtre de l'adoration perpétuelle de l'Eucharistie. Aujourd'hui encore, ici à Florence, dans l'église de San Giulio, via Faenza, se poursuit l'adoration perpétuelle de l'Eucharistie qu'elle a initiée. En effet, elle voulait que ses filles « campent sous le Tabernacle ». Entièrement dévouée au service des filles et des jeunes femmes, en particulier les plus vulnérables, comme les filles de détenus, elle est devenue une mère attentionnée et une éducatrice experte. Dans son travail d’enseignante, elle était animée par un amour maternelle exquis, empreint d’humilité, de délicatesse et de tendresse. Il disait souvent à ses filles : « Vénérons l’enfance de Jésus chez les filles. » Cette attention et cette sensibilité sont d'une actualité brûlante, comme le montre l'appel lancé par le pape Benoît XVI en mars dernier : « Je saisis cette occasion pour élever ma voix en faveur de l'enfance : prenons soin des enfants. Nous devons les aimer et les aider à grandir. Je le dis aux parents, mais aussi aux institutions. En lançant cet appel, je pense aux enfants du monde entier, en particulier aux plus vulnérables, à ceux qui sont exploités ou victimes d'abus. » (Angélus du dimanche 2 mars : L'Osservatore Romano, édition anglaise, 7 mars 2008, p. 4) 5. Benoît XVI parle souvent d’une « urgence éducative », qui signifie avant tout « transmettre aux nouvelles générations les valeurs fondamentales de l’existence et du comportement correct ». Français Il a souligné à plusieurs reprises la difficulté d'éduquer aujourd'hui et aussi le risque que, face à ces difficultés, les éducateurs soient tentés de renoncer à leur mission, surtout face à un climat envahissant, « face à une mentalité et à une forme de culture qui conduisent à douter de la valeur de la personne humaine, du sens même de la vérité et du bien ; en bref, de la bonté de la vie » (Lettre du pape Benoît XVI au diocèse de Rome sur la tâche urgente de l'éducation, 21 janvier 2008 : L'Osservatore Romano, édition anglaise, 15 février 2008, p. 9). En contemplant la bienheureuse Célestine et le précieux héritage qu’elle nous laisse à travers les œuvres de ses religieuses, nous continuons à croire qu’il est également possible à notre époque d’éduquer à la bonté ; en effet, c'est une passion que, suivant l'exemple de la Bienheureuse Mère Donati, nous devons porter dans nos cœurs, une entreprise commune à laquelle chacun est appelé à contribuer. C'est pourquoi la nouvelle bienheureuse laisse un grand héritage - pas seulement à ses sœurs religieuses - comme guide et encouragement sur notre chemin vers l'avenir, pour faire tout ce qui est en notre pouvoir dans le vaste et complexe domaine de l'éducation et de la formation de la personne, en nous rappelant toujours ce que le Saint-Père nous enseigne dans son encyclique Spe salvi : « Seule une espérance sûre peut être l'âme de l'éducation, comme de toute vie » (cf. Lettre du Saint-Père Benoît XVI au diocèse de Rome sur la tâche urgente de l'éducation). La béatification de Mère Donati est, en définitive, une invitation cordiale à placer notre espérance en Dieu, à nous confirmer dans la certitude que lui seul est « l'espérance qui surmonte toutes les déceptions ; seul son amour ne peut être détruit par la mort (...). L'espérance qui se tourne vers Dieu n'est jamais une espérance pour moi seul ; en même temps, elle est toujours une espérance pour les autres : elle ne nous isole pas, mais nous unit dans le bien, elle nous stimule à nous éduquer les uns les autres dans la vérité et dans l'amour » (Lettre du Pape Benoît XVI au diocèse de Rome sur la tâche urgente de l'éducation).